L’arrêt des numéros de cirque avec animaux : « Une avancée incroyable »
Elle est un peu la Brigitte Bardot de Belfort. Chantal Girot remue ciel et terre au quotidien pour défendre la cause animale. Et ça commence à payer : le cirque Joseph Bouglione annonce l’arrêt des numéros avec animaux.
Elle est fatiguée. À force de se plonger corps et âme dans la défense animale, Chantal Girot en oublie presque de dormir. Depuis quelques jours, c’est la situation pour le moins précaire d’une dizaine de chats dans la propriété privée d’une dame au centre-ville de Belfort qui préoccupe grandement la présidente de l’association Défense Animale Belfort (DAB) : « Ils vivent dehors, dans un espace dont ils ne peuvent pas sortir. Ils sont dans un état misérable. Le cas est signalé à la mairie, aux services vétérinaires, aux gardes nature… Je vais déposer plainte. J’espère que le procureur trouvera une possibilité de les saisir, on n’arrive pas à faire entendre raison à cette dame. Cela permettrait de les soigner, de les mettre en lieu sûr puis de les faire adopter. Il y a urgence ».
Elle est fatiguée, mais le combat qu’elle mène pour la protection animale réserve aussi de belles surprises. Comme mercredi, avec l’annonce par son directeur de la fin des numéros mettant en scène des animaux au cirque Joseph Bouglione.
Chantal Girot, qui prépare justement une énième action de sensibilisation à l’occasion de la venue du cirque Pinder à Belfort à la mi-juin, est un poil méfiante : « Ça me paraît énorme. Si c’est vrai, c’est une avancée incroyable qu’il faut saluer. Je serai la première à aller voir leur nouveau spectacle s’il n’y a plus d’animaux », positive néanmoins la représentante belfortaine.
« Prise de conscience »
Le directeur du cirque Joseph Bouglione a justifié son choix à l’association 30 millions d’amis : « La plupart des cirques ne devraient pas avoir d’animaux car ils les traitent mal. C’est mon opinion. Je n’ai pas la prétention de dire aux autres cirques qu’ils doivent arrêter les animaux. Mais je pense que ma démarche peut forcer le cirque traditionnel à se remettre en question car il y a des problèmes depuis vingt-trente ans. J’aimerais ne pas être tout seul à faire cela dans mon coin, à avoir cette prise de conscience citoyenne ».
Le vent tourne décidément en ce moment puisque dimanche dernier, c’est le mythique cirque américain Barnum qui a dit stop, sous la pression des défenseurs des animaux. « Ce serait bien que le cirque revienne dans la lignée de la commedia dell’arte dont il est issu, avec des jongleurs, des acrobates, des musiciens… », plaide Chantal Girot, et, ajoute-t-elle, « il faut stopper la reproduction des animaux en captivité. Les animaux doivent vivre dans leur milieu naturel ».
Avec d’autres (SPA, Félis, LPO, Welfarm, club belfortain d’aquariophilie), l’association DAB se prépare en outre à la journée contre la violence sur les animaux qui se déroulera le samedi 24 juin dans le faubourg de France, à Belfort.
Philippe BROUILLARD