Les animaux n’ont pas leur place sur les marchés de Noël.
Les associations HUMANIMO et DEFENSE ANIMALE BELFORT manifestent leur opposition à cette forme d’exploitation irrespectueuse du bien-être animal
Voici le dernier article de l’est républicain Par Sam BONJEAN – 13 déc. 2019
L’avenir de la mini-ferme s’assombrit encore un peu plus
Un défilé de rennes annoncé pour ce week-end, il n’en fallait pas davantage pour émouvoir l’association Défense animale Belfort. Ce n’est qu’un spectacle (sans bêtes). Il n’en demeure pas moins que la présence d’animaux en ville est dans le collimateur.
Mini-ferme pour maxi-polémique. « On va immanquablement devoir s’interroger sur son maintien pour le prochain marché de Noël », convient Alexandre Chevalier, en charge des animations à la Ville de Montbéliard, à la lumière des événements de ces derniers jours.
Si le déménagement de la remorque hébergeant des animaux, rue de la Schliffe , apparaît comme un épiphénomène, la virulence des associations attachées au bien-être animal démontre que le sujet est devenu, pour elles, un véritable cheval de bataille.
Haro sur les rennes
Alexandre Chevalier, toujours, a vu son portable carillonner. Chantal Girot, la présidente de Défense animale Belfort, s’était émue en voyant sur le programme des festivités « la ballade des rennes ». L’employé de la municipalité a dû lui préciser qu’il s’agissait d’un spectacle de déambulation avec des êtres humains grimés en Rudolf & Co.
« C’est vrai, ça m’a choquée au départ. Avec un marché de Noël qui se veut l’un des plus beaux d’Europe et qui recherche l’originalité, on peut s’attendre à tout. Cela me semblait plausible. Maintenant, ce monsieur m’a rassurée… », répond l’intéressée.
Des « êtres sensibles »
Au-delà de la méprise, elle avoue être décidée à tout mettre en œuvre pour que l’an prochain, plus aucune bête de la ferme ne soit visible dans les rues de Montbéliard. « Ce n’est pas un lieu où l’on doit exposer des animaux », répète-t-elle.
Diplômée en droit animal comme elle le revendique, elle met en avant l’article L.214 du code rural, stipulant que « tout animal étant un être sensible, il doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». En l’espèce, aux yeux des associations sensibles à la cause des bêtes à poils et à plumes, il y aurait incompatibilité.
L’exemple belfortain
« À Belfort, nous sommes parvenus à faire supprimer une manifestation qui se voulait contre la maltraitance animale et qui faisait venir une ferme pédagogique en ville. C’était comme un oxymore », analyse Chantal Girot. D’autres fêtes, comme la Campagne à la ville, à Audincourt, sont aussi dans le viseur. « Pourquoi faire venir des animaux en ville ? Pour les enfants ? Eh bien il n’y a qu’à organiser des voyages pour emmener les enfants vers une ferme pédagogique et non faire l’inverse. »
L’avenir de la mini-ferme du marché de Noël semble plus sombre que jamais. Les associations Défense animal Belfort comme Humanimo (N.D.L.R. : Dole) semblent déterminées à ne pas lâcher le morceau.